Monnaie, Pays-Bas espagnols, Charles II
Ducaton - 8 Souverains - 1698 - Anvers
Vendue
Pays-Bas espagnols, duché de Brabant, Charles II (1665-1700), 8 souverains ou ducaton d'or, 1698, Anvers. G.H.
346-1b; Delm. 190; W. -; V.
H. 703; Hoc, RBN (1924), p. 38 (2 ex.
répertoriés).
Buste de Charles II cuirassé à droite, les cheveux longs, portant le collier de la Toison d'or.
Écu aux armes d'Espagne couronné et soutenu par deux lions.
Selon A. de Witte, la frappe des ducatons en or à l'effigie de Charles II débute en 1666. Une production de 23 ducatons est prévue, à la fois dans l'atelier de Bruxelles, comme dans celui d'Anvers. Néanmoins, à ce jour, aucun exemplaire n'a été retrouvé. De nouvelles frappes sont faites en 1669 à Bruxelles et en 1676 à Anvers. En 1687, deux différents types de ducatons sont fabriqués, dont 16 exemplaires gravés par Philippe Roettiers et frappés à Bruxelles. Ces monnaies d'or sont les premières frappées au balancier dans les Pays-Bas Méridionaux. Dans son article au sujet des ducatons de Charles II, Marcel Hoc note : "seuls les ducatons d'or frappés à Bruges en 1694 et les demi-ducatons [...] en 1696 ont été effectivement des monnaies. Ils ont eu cours, les premiers pour 8 souverains, les seconds pour 4 souverains." Les autres ducatons sont donc des "pièces de plaisir" ce qui explique leur absence des comptes de la Monnaie. Monnaies de prestige, ces ducatons sont destinés à de très hauts dignitaires, le Gouverneur général des Pays-Bas espagnols, les principaux membres des Conseils de Malines, de Flandre et du Brabant ainsi qu'au roi lui-même. Leur distribution fait l'objet d'une cérémonie au cours de laquelle le roi les remet en mains propres aux grands officiers, et à d'éventuels princes ou ambassadeurs étrangers. Ni les comptes de la Monnaie d'Anvers, ni ceux de la Recette générale des Finances ne mentionnent la fabrication du ducaton en or de 1698. Sa frappe a probablement été très limitée. Marcel Hoc relève l'existence de deux exemplaires, un conservé au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque royale de Belgique et le second dans la collection de Baudouin Jonghe d'Ardoye (président de la Société royale de numismatique de Belgique de 1889 à 1925). Notre exemplaire est l'unique ducaton de 1698 passé en vente, d'une superbe facture et présentant encore son brillant de frappe, gradé par PCGS en MS62. Il s'agit assurément d'une des grandes raretés de la numismatique des Pays-Bas espagnols et du règne de Charles II !
CAROL. II. D. G. HISP. ET. INDIAR. REX.
ARCHID. AVST. DVX. BVRG. BRABAN. Zc
44.36 gr
De l’or
Si de nos jours l’or s’est fait un nom en tant que roi des métaux précieux, ce ne fut pas toujours le cas. En effet, par exemple, dans la Grèce antique, le bronze de Corinthe lui était largement considéré comme supérieur. Pourtant, avec le temps, il a su s’imposer comme le prince de la monnaie même s’il se dispute fréquemment la première place avec l’argent au titre d’étalon.
Pourtant, d’autres métaux semblent bien plus précieux que cette paire, comme le rhodium ou le platine. Certes. Mais si le minerai n’est pas assez disponible, comment fabriquer des monnaies en quantité suffisante ? Il s’agit donc là d’un équilibre subtil à trouver entre rareté et disponibilité.
Mais il y a mieux, l’or est non seulement quasiment inaltérable, quelles que soient les conditions de stockage (et le fond des poches n’est pas le plus précieux des écrins) mais également malléable (les coins et les graveurs le remercient).
Voici donc le cocktail idéal pour battre monnaie sans tarder, et on ne s’en est pas privé !
Son nom vient du latin aurum et son symbole chimique est Au. Son origine est probablement extra-terrestre, il s’agirait en effet de poussière d’étoiles dégagée suite à une collision violente entre deux étoiles à neutrons. Non seulement précieux, mais également poète…
Les premières monnaies en or furent frappées par les rois Lydiens, probablement entre le VIIIème et le VIème siècle av. J.-C.. Si de nos jours les seules frappes en or sont celles de monnaies d’investissement (monnaies lingots) ou en tant que séries limitées à destination des collectionneurs, ce ne fut pas toujours le cas. Et l’or circula longuement de mains en mains et d’époque en époque, des gisements aurifères antiques du fleuve Pactole aux premières années du XXème siècle.
En tant que métal précieux, au même titre que l’argent, l’or est utilisé pour la frappe de monnaies à valeur intrinsèque, c'est-à-dire dont la valeur est constituée par le métal dont elles sont faites. Même si, de nos jours, la valeur pour le collectionneur dépasse fréquemment largement celle du métal…
Il est à noter qu’on adjoint fréquemment à l’or, au naturel trop malléable, de petites quantités de métaux autres qui viennent le durcir.
Le titre (ou aloi) au millième d’une monnaie vous indiquera la proportion exacte (en pour mille) d’or entrant dans sa composition. On parle ainsi par exemple d’or à 999‰, soit 999 parts d’or pour 1 part d’autres métaux. Cette mesure est importante pour les monnaies d’investissement comme les bullions. En France, jusqu’en 1995, cette mesure s’énonçait en carat.